12 mars 2018 : mamie

Mes enfants sont une source inépuisable d’admiration béate : je pourrais raconter chaque jour une anecdote les concernant. Tantôt drôle, tantôt émouvante, tantôt surprenante. Ce coup-ci, c’est mamie qui s’y colle.

Il m’arrive de temps en temps de conduire l’un de mes zouzous à l’école, et cette fois-ci je conduisais Thomas. Manque de chance, son institutrice était malade, elle ne pouvait pas assurer sa classe, et ça arrangeait la directrice si les parents pouvaient trouver une solution alternative pour la journée.

J’ai donc réussi à convaincre (facilement) la mamie parisienne de Thomas de le prendre, mais c’est moi qui allait le lui amener (et non pas mamie qui viendrait le chercher). Comme je vais travailler en voiture, je voulais donc le déposer en passant, sur la route de mon bureau. Une fois attaché, nous partîmes pour les quelques courtes minutes du trajet entre mon garage et le domicile de mamie. Il n’en a pas fallu plus pour que ce petit bonhomme me fasse l’aveu de son amour pour sa grand-mère, avec une telle tendresse et une telle pureté que j’y ai repensé toute la journée (et même plus).

Il m’a dit tout simplement que “sa mamie lui manquait, même quand elle se reposait”. Traduction : pour éviter que mes marmottes ne se ruent chez leur grand-mère à la moindre occasion, nous leur avons appris qu’elle avait besoin de se reposer de temps en temps, et qu’elle ne pouvait donc pas les prendre tout le temps. Donc mamie lui manquait. Et de rajouter, avec une voix toute triste et emplie de désespoir enfantin : “paskeu moi je l’aime de tout mon cœur, mamie”.

Thomas est un monsieur “plus” : tout s’exprime plus fort que n’importe qui. Ses colères, bien sûr, mais aussi et surtout son amour débordant qu’il nous prouve à chaque occasion qui se présente.

Thomas et Irène, mes amours